Les Enfants Vidomégons
« L’Homme est un loup pour l’homme » cet adage risque d’être confirmer. En effet, les enfants béninois sont bien traités quand ils vivent chez leurs parents, mais lorsqu’ils sont confiés à autrui pour bénéficier d’une aide, ils sont traités comme des objets.
Au Bénin, le
phénomène des enfants placés
à pris une tournure dramatique ces dernières
années. Considéré dans la
société traditionnelle béninoise comme
une pratique
courante et un privilège pour les familles
d’origine, ce phénomène a
été
dévoyé. Autrefois, les enfants placés
pouvaient bénéficier, au même titre que
ceux de la famille d’adoption, d’une bonne
éducation, de l’apprentissage d’un
métier, voire de la scolarisation en vue de leur future
insertion dans la vie
sociale. Avec l’évolution de la
société qui prône le besoin toujours
plus grand
d'argent — en particulier dans les centres urbains,
où le couple exerce dans la
plupart des cas un emploi salarié — le placement
des enfants n'obéit plus aux
mêmes règles. L'enfant est désormais un
objet d'exploitation, une bête de
somme. Il est devenu taillable et corvéable à
merci, même lorsqu'il provient
d'une famille parente ou alliée. Il n'est pas rare de
rencontrer des vidomégons
battus ou maltraités, portant sur le corps les marques des
coups reçus ou
victimes de séquelles invalidantes. Car vidomégon
rime aujourd'hui avec
maltraitance.
Les filles
devenues pour la plupart des vendeuses ambulantes sont souvent
entraînées dans
la prostitution. Quand ils n’en peuvent plus, certains
enfants finissent par
s’enfuir et sont alors livrés aux dangers de la
rue.
Le phénomène des
vidomégons constitue un véritable
problème de société au
Bénin. Et c'est dans
la région méridionale du pays, où la
vie s'est profondément transformée, qu'il
est le plus accentué. Une étude menée
sous l'égide du ministère de la
Protection sociale estime à plus de 100 000 le nombre des
enfants placés dans
les deux plus grandes villes du pays, Cotonou et Porto-Novo. Ceux-ci
viennent
des villages du centre et du sud du pays, et ils appartiennent en
majorité à
des familles de plus de 6 enfants dont le père, polygame,
est soit paysan, soit
pêcheur (62 %).
Ce système est
très répandu au Bénin et les
recherches sur le sujet ont révélé
certaines zones
comme étant des zones pourvoyeuses d’enfants.
Parmi ces neuf zones clairement
identifiées figure la commune de Toviklin. En effet, dans
cette commune, 54%
des ménages placent leurs enfants et 46% d’entre
eux sont soumis aux travaux
domestiques ou vendeurs ambulants.
Il existe trois types de ce placement :
1. le placement vente. Il est une sorte d’abandon d’enfants sous contrat contre une somme qui peut varier de 15 000 à 20.000 F CFA. L’enfanr intègre alors une autre « famille » que la sienne et qui lui octroie une nouvelle identité sociale et un stat de « protégé » ;
2. Le placement semi-rémuméré. Il est pratiqué sous la forme d’un contrat temporaire tacite ;
3. Le placement simple en échange d’une prise en charge de l’enfant.
• Enfants esclaves : Selon le quotidien béninois L'Aurore, qui cite un rapportde l'UNICEF, "les vidomégons, filles comme garçons, travaillent en moyenne dix-sept à dix-huit heures par jour sans repos et ne sont jamais scolarlsés".